Lundi 16 mars 2015 au El Camino
 10 années de slam...

10 piges de slam au Camino... on a vu défiler des poètes, des cracheurs de mots, des chanteuses enchantées, des aèdes au verbe haut, des rappeurs qui ont osé ôter leur scaphandre, des jouteurs, des joueuses de cordes vocales, des éructeurs à tête de directeur général, des conteurs de pieds, des comiques en quête d'un nouveau public, des improviseuses, des gens normaux, des qui vous remontent le moral, des auteurs-slameurs-sidérant, des écrivants au flow intersidéral, des grandes gueules qui se gargarisent, des petites glottes qui s'excusent d'être là, des slamies, etc.

Une décennie de mots balancés et partagés dans ce lieu, et combien de lieux ouverts, pour un soir ailleurs, à nos mots maladroits, émouvants ou revendicatifs, combien de lieux accueillants pour nos riffs électriques, combien de tentatives avortées dans des rades aux patrons préférant les poètes silencieux ou alcooliques, aux prosateurs proférateurs, vociférateurs profanateurs, confesseurs, penseurs ou abstinents !

Combien d'ouvertures et de fermetures de squatt au son de nos chansons ?

On a slamé dans des facs occupées et leurs amphis bondés, sur le macadam bien lissé, dans des champs vallonnés, sur des tas de fumier, sous des serres, sous la pluie ou dans la neige, les pieds dans le sable ou dans la boue, mais toujours la tête dans les étoiles, à caresser les nuages.

On a fait vibrer nos cordes vocales à travers les bocages, sur des scènes estivales de festival, dans de vieilles bibliothèques rurales ou de clinquantes médiathèques, on a croisé le verbe avec des fêlés du bocal, sur des bancs, dans des bus, des trams, des roulottes et des caravanes !...

Nos cris ont joué les passe-murailles des prisons et des hostos, des bahuts et des théâtres. 

Merci à toi qui es venu, qui as osé dire quelques mots du bout des lèvres, la main tremblante, la voix chevrotante, toi qui t'es lancé pour un grand saut dans le vide. Merci à ceux qui t'ont reçu, réceptionné, accueilli à bras ouverts et mains levées.
Merci à toi, qui as gratté tes premières lignes en atelier, dans une médiathèque, dans une MJC, sur le comptoir d'une cafet', ou dans un bar enfumé, voire, entre deux parloirs d'une Maison d'Arrêt.
Merci à toi qui a apporté ton grain de zèle, ton tuba, ton violoncelle, ta darbouka, ton beatbox, ta guimbarde, ton accordéon ou ta guitare.
Merci à toi qui as mélangé tes pigments à nos mots, tes couleurs à nos douleurs, qui as craché ta peinture sur nos murs des lamentations poétiques.
Merci à toi qui n'es venu qu'une fois, et qui peut être jamais ne reviendras.
Merci au noyau doux, celles et ceux sans qui ces soirées ne seraient rien, les obsédés textuels, qui ne manqueraient pour rien au monde, une soirée mensuelle.
Merci aux filles qui durant un an ici ont tenu la barre, pendant que je tentais d'ouvrir d'autres horizons.
Merci à vous tous : ces 10 ans, ce sont les vôtres.

Venez ou revenez ! On a encore tant de choses à se dire, tellement de pages à s'écrire !

10 ans, c'est un bon début, mais l'aventure ne fait que commencer, alors grimpez sur le navire, car l'odyssée suit son cours !

YO DU MILIEU

Pour les 10 ans, on vous promet des surprises avec des mots, de la musique, de l'expo, des cadeaux... 
et une belle scène ouverte !
Mais ça, ça dépend de vous : alors venez !